Les Doré issus de Louis et Jeanne Dufossé de la région montréalaise

Par RAYMOND DORÉ

Il semble que la guerre de Sept Ans (1756-1763) terminée par le Traité de Paris signé le 10 février 1763, fut à la source de cette migration vers la région montréalaise.
Cette guerre, comme toutes les guerres d’ailleurs, causa nombre de troubles et de malheurs.

Saint-Augustin ( de Desmaures) et Pointe-aux-Trembles (Neuville) étaient bien près des plaines d’Abraham. L’inventaire de Louis Doré et M.-Charlotte Gingras fait le 4 juillet 1763, la veille de leur donation à leur fils Louis-Joseph, nous le rappelle éloquemment. Voici le texte de cet inventaire :
« …
Ce fait et n S etant rien plus Trouve à Inventorier au present Bref Etat et Inventaire le Contenu en Icelui est demeure en la possession desd. Sr Louis Dore et Marie Charlotte Gingras Sa femme qu ils ont dit et declaré etre Tous ce qu’ils ont et possedent en meubles a Eux appartenans provenans de leur Communaute en ayans beaucoup perdus par les Malheurs et Troubles de la guerre. Fait et arrêtte les Jour et an Susd. Et a led. Sr Joseph Cottin Duval Signé avec Nous et lesd. Parties et Sr Romain Robitaille ont dit et declaré ne Scavoir Ecrire ny Signer de ce Enquis et Interpelles Suivant l ordce Lecture faite
Joseph Cottin Panet & Sanguinet »

(Greffe Sanguinet; 1763-07-04)
(Raymond Doré, Contrats : Familles Doré – vol. 1, p. 213)

Il y a eu aussi un prisonnier du nom d’Estienne Doré capturé par les Anglais en 1759. Il s’agit soit du fils de Pierre-Louis et Catherine Coquin, soit du fils d’Étienne Doré et de Charlotte Gingras.

L’on retrouve son nom dans une lettre du gouverneur Murray au comte d’Egremont. En voici quelques phrases :

« Quebec, 9th Sept. 1762


There inclose a list of Canadians supposed to be dispersed in the several Prisons of Great Britain or Ireland, and am to lay before your lorship, the Tears and entreatis of their Friends and Relations, who implore your powerful intercession with His Majesty, …
Lis of Prisoners in Great britain or Ireland, belonging the different Parishes on the Government of Quebec 8th Sept. 1762.

Saint Augustin
Estienne Doré……………… taken 13th Sept. 1759
Charles Gingras…………… Do

Québec et sa région au moment du siège de 1759 (image tirée de Marianopolis, History of Quebec)


The prisonners taken in 1759 were put on board the ships, and supposed ta have been carried to Great Britain. Many are ignorant of the place where their Friends were taken or carried to. Quebec 8th Sept. 1762, H.T. Cramahé, Secty »

Des petits-enfants de Louis Doré à Montréal

Un proverbe dit : « À quelque chose malheur est bon ». Or à cette époque l’on retrouve plusieurs Doré dans la région montréalaise. Quatre des enfants d’Etienne Doré et de Charlotte Morisset ont vécu dans la région montréalaise.

Ce furent Françoise Doré, mariée à Varennes (1761.02.02) avec Jean Baptiste Girard ; Augustin Doré, marié à Laprairie (1763.10.24) avec Marie Anne Supernant (Surprenant); Joseph Doré, marié avec Thérèse Girard (contrat de mariage 1765.02.05, greffe J. Gouget); et Jean-Baptiste Doré, marié à Laprairie (1772.11.16) avec Marguerite Rousseau.

Joseph Doré et Thérèse Girard vécurent à Varennes. Augustin Doré est mon (i.e. Raymond Doré) ancêtre direct.

Deux autres Doré, fils de Louis Doré et Charlotte Gingras furent les ancêtres de patriotes de Saint-Eustache de 1837. Il s’agit d’Etienne Doré, marié à Saint-Rose de Laval (1766.04.08) avec Marie-Louise Coron ; et Jacques Philippe Doré, marié à la paroisse Saint-Joachim de Pointe-Claire en 1768 (contrat de mariage 1768.10.12, greffe Soupras) avec Clémence Valois.

Aussi l’on rencontre deux enfants d’Etienne Doré et d’Angélique Trudel à Laprairie : Marie Charlotte Doré, mariée à Laprairie (1772.05.04) avec Pierre Bariteau; et Joseph Philippe Doré, décédé à l’âge de 20 ans à Laprairie (1779.10.28).

(Tiré à part, extrait de « Recherches dans une lignée de Doré », par Raymond Doré, qu’on peut trouver aux Archives nationales du Québec)

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Cet article a paru dans le Bulletin Doré vol 1 no 1, Printemps 1992.