Les Doré et les Thibeault, un entrelacs séculaire

(Le décès à Chicoutimi, le 1er mars 2018, de Raymond Thibeault (1934-2018) nous donne l’occasion de publier ces informations familiales colligées par Paul-Émile Doré il y a une vingtaine d’années)

 Par PAUL-ÉMILE DORÉ

Le premier Doré dans Charlevoix est Étienne qui épouse Marie-Modeste Simard à Baie-Saint-Paul le 21.11.1774. (NDLR : Étienne est le petit-fils de Pierre-Louis, un des deux fils des ancêtres Louis Doré (1666) et Jeanne Dufossé, dont sont issus la majorité des Doré d’Amérique. Il était originaire de Saint-Augustin-de-Desmaures. Dans son texte publié ailleurs sur ce site, le généalogiste Raymond Doré signale que la guerre de Sept Ans - 1757-1763 - fut la cause de grands malheurs économiques et sociaux dans la région de Saint-Augustin et de Neuville, plusieurs Doré migrant alors vers la région de Montréal. Peut-être pour des raisons similaires, d'autres membres de la famille  partirent vers l'est et Charlevoix.)

Et voilà, je suis rendu à Almas Thibeault qui marie le 26.06.1916, à Saint-Jérôme (Métabetchouan), Angèle Doré (née le 18.11.1895 et décédée le 21.12.1931) sœur de mon père Héraclius Doré. Angèle et Almas sont cousins au troisième degré. Les enfants du couple Almas et Angèle : Paul (1917), René (1919), Émile (1921), Adrienne (1922), Lucienne (1924), Laurent (1926), Clément (1929), Fernand (1930) et Monique (1931).

Almas convole en justes noces le 12.07.1932 avec la sœur d’Angèle et d’Héraclius, Clorinthe, née le 14.12.1899, qui prend la relève de sa sœur (décédée) et construit sa propre famille : Françoise (1933 – elle porte le prénom d’une grand-mère), Raymond (1934), Ruth (1936), Angéline (1938, décédée à 4 ans), Rachel (1939), Denise (1941), Charlotte (1942) et Jules (1946). Almas est né le 07.06.1891 à Hébertville et décédé à Chicoutimi le 14.02.1959.

Sœur et frères d’Almas

Almas hérite de la ferme de son père Abraham. Il doit cependant verser un montant à ses frères lorsqu’ils atteindront la majorité (21 ans). Ce mode de transfert des biens d’une génération à l’autre était à l’époque une coutume chez les cultivateurs et ne tenait pas toujours compte de la valeur de la propriété.

La famille d’Abraham compte 5 enfants : une fille, Julianne, et 4 garçons : Almas, Hubert, Jean-Baptiste et Albert. Hubert épouse Alberta Gervais le 11.05.1925 à Hébertville; Jean-Baptiste épouse Marguerite Gervais le 27.08.1930 à Hébertville; et Albert épouse Marguerite Fortin le 09.11.1938 à Saint-Wilbrod (Hébertville-Station). Alberta et Marguerite Gervais sont cousines. Julianne épouse à Hébertville Ernest Fortin du rang de la Belle-Rivière de Saint-Gédéon le 21.07.1926. Hubert s’occupera de la renardière Desbiens une grande partie de sa vie ; Jean-Baptiste prendra la ferme d’Almas à charge des obligations laissées par le père Abraham ; et Albert exercera le métier de taxidermiste. Le mari de Julianne est cultivateur.

Les généalogistes les plus réputés écrivent THIBAULT, sauf Tanguay qui écrit THIBAUT. Normalement, le généalogiste ne corrige pas les registres ; il transpose ce qu’il voit. Tanguay parle de variations : Thibault, Lebeau, Thibeau, Thibault, Tibeau, Bellerose, Lafleur, LaLochetière, L’Éveillé, Montray et St-Jean.

Jetté écrit Thibault mais précise parfois de la façon suivante : Thibault dit L’Éveillé ou encore Thibault dit Bellerose, etc.

Langlois utilise la même orthographe que le précédent en apportant les mêmes précisions.

Une seule exception : le frère Éloi-Gérard Talbot, chercheur très réputé de Charlevoix et de la Côte-du-Sud écrit THIBEAULT. J’ose croire que c’est ce qu’il a vu dans les registres. J’ai jeté un coup d’œil dans les annuaires téléphoniques de la région (NDLR : du Saguenay-Lac-Saint-Jean). THIBEAULT l’emporte haut la main. Dans les registres c’est la même chose. Est-ce un régionalisme ? THIBAUT est probablement l’orthographe originale. – PED

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Tiré d’une étude de l’Institut de la statistique du Québec (2006), le texte suivant : « Parmi les 100 premiers noms, on compte 32 % des Thibault qui s’écrivent d’une autre façon, comme 42 % des Boudreau, 33 % des Blanchette, 40 % des Arsenault et 44 % des Gaudreault. Tout de même, plus de la moitié des 100 premiers noms n’ont aucune variante et un peu plus du quart se voit gonflé de moins de 1 % de noms. »

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Chez les Thibault, les souches sont multiples :

• Denis, de Chalon-sur-Saône en Bourgogne, marié à Andrée Caillaud à Sainte-Famille de l’île d’Orléans le 13.08.1669, huit enfants ;
• François, de l’île de Ré, marié à Élisabeth-Agnès Lefebvre, Sainte-Anne-du-Petit-Cap le 14.10.1670, qui se fixera à Cap Saint-Ignace, 12 enfants, décédé en 1724 ;
• Michel, de l’évêché d’Angers en Anjou, marié en France à Anne Soyer de La Rochelle vers 1660, ont six enfants. Il se fixe à Rivière-des-Roches, un autre nom pour Saint-Augustin-de-Desmaures. Ce Michel Thibault fait partie des colons qui fondèrent Saint-Augustin, tout comme Louis Doré ;
• Pierre, originaire de l’évêché d’Agen marie Catherine Beaudry à Montréal le 24.11.1687. De leur union naissent quinze enfants. Pierre aura des propriétés sur l’île Jésus et à Rivière-des-Prairies.

Selon le site de l’Association des Thibault d’Amérique, au moins seize Thibault ont fait souche en Amérique ; treize venus de France, deux de Suisse et un d'Angleterre. La lignée qui nous intéresse est celle de Guillaume Thibault, de Rouen, en Normandie, qui épousa Marie-Madeleine François à Québec le 11 janvier 1655.

Pour en savoir plus : Association des familles Thibault

Sauf indications contraires, la plus grande partie de ce document non daté et non signé est de Paul-Émile Doré, identifié par certains indices généalogiques dans le texte, mais on ignore quand il a été écrit et à qui il était destiné. Transcrit à Montréal le 24.01.2018.