Louis Doré « Brindamour »
Le second Louis Doré, dit Brindamour, est arrivé au pays sans doute en 1757. Selon son acte de mariage, il est le fils de Louis, l'un des "Cent-Suisses" ainsi qu'on désignait encore à cette époque les mercenaires suisses de la garde ordinaire du Roy, et d'Anne Sylvestre de la paroisse de Versailles, diocèse de Paris. Comme son père donc, c'est un militaire, il est grenadier au Régiment de Berry et âgé de trente-six ans. Il est né le 16 décembre 1724 à Versailles; le lendemain il est présenté sur les fonts baptismaux de l'église Notre-Dame de Versailles par le tailleur Nicolas Cury et la fille du cuisinier Pierre Aurie, Angelique. L'acte de baptême nous apprend que Louis Doré père est tailleur et qu'il sait signer; mais les recherchistes du Fichier Origine tiennent un discours différent, à partir des actes provenant de Notre-Dame de Versailles. Louis serait le fils d'un garçon boulanger de 21 ans, Louis Doré, et d'une domestique de 27 ans, Anne Sylvestre (acte de mariage 1722). Ses grands-parents paternels sont Louis Doré et Charlotte Chéron; ses grands-parents maternels Jacques Sylvestre et Antoinette Delestre. Veuve de Louis Doré à une date inconnue, Anne-Marie-Marguerite Sylvestre, ouvrière en linges, s'est remariée le 31 juillet 1736 avec Nicolas Prieur, journalier, pour qui c'était un troisième mariage. L'église Notre-Dame de Versailles constitue un projet de Louis XIV qui pose la première pierre le 10 mars 1684. L'église fut consacrée le 30 octobre 1686. Elle remplaçait la vieille église Saint-Julien. Il y eut des ajouts à cette église aux XVIIIe et XIXe siècles.
(NOTE: les divergences à propos de l'occupation de Louis Doré, père, peuvent ne refléter que des moments différents dans le temps. Toutefois, l'acte de 1722 indiquerait qu'il est natif de Versailles, ce qui exclurait qu'il ait été membre des Gardes suisses, composées uniquement de mercenaires suisses. )
par PAUL-ÉMILE DORÉ et MARC DORÉ
Les 2e et 3e bataillons du Régiment de Berry, qui devaient aller combattre en Inde, ont plutôt été envoyés au Canada, en poste à Québec, à la demande de Montcalm et Vaudreuil. En 1758, le régiment maintenant rendu à Carillon contribue à la victoire sur les Anglais. Il est encore au Fort Carillon en septembre 1759 et ne participe donc pas à la bataille des plaines d'Abraham; mais il sera de la bataille de Sainte-Foy, en mai 1760. Le régiment de Berry retourne en France après la capitulation de septembre, mais Louis Doré décide de rester en Amérique. Il est probable qu'il ait profité du fait que le patronyme "Doré" fut déjà solidement implanté dans la colonie pour se fondre dans la population locale et échapper aux ordres des Britanniques qui exigeaient que tous les soldats français retournent en France. Louis épouse, à Saint-Sulpice de L'Assomption, le 20 octobre 1760, Marie-Catherine Roussel, âgée de 16 ans, fille de Pierre Roussel et de Marie-Catherine Morant de la paroisse de Saint-Sulpice. Il sera dans l'Histoire l'un de ces "soldats de Montcalm" qui s'installèrent au Canada après, et malgré, le changement de souveraineté. Pour l'histoire, notons que le Régiment de Berry fut incorporé en 1762 dans le Régiment d'Aquitaine.
Les ancêtres
Le couple Roussel-Doré donne naissance à douze enfants dont voici la liste:
Louis-Michel, b. 1761-30-09, Saint-Sulpice; d. 1831-07-01, Cap Saint-Ignace
André, b. 1763-02-03, Saint-Sulpice; d. 1765-03-07
Marie Catherine, b. 1764-06-06, Sainte-Geneviève Pierrefonds; d. 1787-08-29 Beloeil; m. 1876-10-03 Beloeil avec Jean-Baptiste Migneault Sansoucy
mariage 1- Jean-Baptiste Paquet le 29 janvier 1798, Les Cèdres, Soulanges
mariage 2 - Joseph Malboeuf le 2 juin 1817, Les Cèdres, Soulanges
Antoine, b. 1766-07-08, Saint-Ours; d. 1837-11-11 Saint-Polycarpe; m. 1787-10-15 avec Marie-Josephte Sedilot, Les Cèdres
Marie-Charlotte, b. 1768-01-30, Saint-Ours
Pierre, b.12-10-1770-10-11, Saint-Antoine-de-la rivière du Loup, Louiseville; d. 1832-03-09 Sainte-Martine; m. 1794-02-24 L'Ile Perrot (Ste-Jeanne-de-Chantal) avec Marie Josèphe Mallet
Joseph, b. 1772-04-27, Berthier-en-Haut; d. 1815-06-29, Montmagny; m. 1809-11-21, Montmagny avec Marie-Louise Daguet Ayet
Marie-Madeleine, b. 1774-02-17, Berthier-en-Haut; d. 1774-04-04
Marie, b. 1775-23-10, L'Ile Dupas; d. inconnu ; m.1798-01-27 Les Cèdres avec Jean Baptiste Paquet
Charles, b. 1778-10-22, Berthier-en-Haut; d. inconnu; m. 1810-11-26 Yamaska avec Marguerite Hebert Lenoir
Pierre, b. 1781-07-18, Berthier-en-Haut
Marie-Madeleine, b. 1783-12-25, Maskinongé
On retrouve des descendants de Louis et de Catherine dans le grande région de Montréal (Les Cèdres-Soulanges), sur la Côte-Nord, dans l'est de l'Ontario, aux États-Unis, en Australie… L'orthographe du patronyme a aussi été modifié dans plusieurs cas, ce qui rend la recherche plus laborieuse.